Comprendre la peur pour mieux la contrôler

La peur est une émotion primaire et primitive qui, pendant longtemps, a principalement servi à notre survie physique. Le cerveau traite la peur de la même façon depuis l’âge de pierre, et ce, peu importe l’origine de la menace.

La peur est une sensation complexe qui peut soit nous pousser à l’action soit nous faire fuir ou nous paralyser. Les impacts de la peur sur notre esprit sont nombreux et complexes, qu’il s’agisse de déclencher une crise de panique, une réaction d’attaque ou de provoquer des pensées irrationnelles, la peur a bien souvent un impact puissant sur notre corps et sur notre esprit.

Dans cet article, je vous propose un voyage fascinant au cœur du cerveau pour comprendre d’un point de vue scientifique, ce qui se passe dans notre cerveau lorsque la peur s’installe. L’objectif est de vous aider à rationaliser la peur, afin de la comprendre, la reconnaître, l’anticiper et mieux réagir face à celle-ci.

Les origines profondes de la peur :

Gravée dans le tissu de notre existence, la peur est une émotion fondamentale qui transcende les espèces. On observe des manifestations de peur par des réflexes les plus simples chez des créatures comme les escargots tout comme on observe un sentiment d’angoisses intenses qui peut accaparer complètement le cerveau chez l’humain. Ces réactions complexes résument le large spectre de réponses possibles ; des frissons subtils jusqu’aux phobies accablantes.

La réponse dynamique du corps :

Le centre responsable du traitement de la peur dans notre cerveau se trouve dans un petit groupe de noyaux appelé l’amygdale. Il orchestre la fameuse réaction appelée « combat ou fuite ou le fameux fight or flight », libérant ainsi les hormones du stress et préparant les fonctions motrices. Ce centre de commande neuronal collabore avec l’hypothalamus, initiant la libération de substances dans notre organisme qui nous préparent à faire face à la menace perçue.

Face au danger, l’amygdale organise une symphonie de réponses pour se préparer à l’action. Les pupilles se dilatent, la fréquence cardiaque et la respiration s’accélèrent, le taux d’oxygène augmente, le flux sanguin est redirigé et l’adrénaline est libérée dans notre circulation sanguine préparant ainsi les muscles à réagir rapidement. Cette danse physiologique, entraînée par des siècles d’évolution, nous donne les capacités physiques nécessaires pour affronter de front les menaces (meilleure vision, meilleure circulation sanguine, sentiment d’éveil, force musculaire, endurance…). Même une réaction apparemment insignifiante comme la chair de poule a eu un rôle dans notre évolution alors qu’elles faisaient autrefois paraître nos ancêtres plus redoutables.

La différenciation de la peur chez l’humain :

Ce qui différencie le sentiment de peur chez l’humain est le fait que notre cerveau peut être déclenché dans la peur tant par une menace physique que par des mots écrits ou des paroles que nous jugeons malveillantes, ce qui élargit considérablement la perception d’un danger potentiel par rapport à d’autres espèces. Une menace pour notre intégrité physique provoque la même réaction de peur qu’une menace pour notre ego. Ces réactions cognitives mettent en évidence l’interaction complexe entre notre esprit et nos émotions.  Devant cette multitude de menaces potentielles, le cerveau a dû adapter ses réponses physiologiques afin d’offrir une réponse jugée proportionnelle à la situation. L’humain est donc la seule espèce présentant un éventail de réponses distinctes à la peur, allant bien au-delà de la réaction physique immédiate.

C’est là ou l’hippocampe entre en jeux. L’hippocampe, situé tout près du complexe amygdalien, est responsable de l’apprentissage par l’expérience (la mémoire). Il tente tant bien que mal de distinguer les menaces réelles de celles perçues. Cette évolution typique à l’être humain permet de contextualiser et rationaliser la peur en fonction du vécu de la personne. Il coopère avec l’amygdale, qui elle, peut freiner la réaction si la situation n’est pas aussi désastreuse qu’on le pensait initialement. Le seul but étant de retourner à un état physique et mental paisible. 

La recherche d’équilibre

Bien que nous vivons à une époque où notre survie est rarement menacée, la peur survient tout autant. De nos jours, nous interagissons souvent avec la peur à l’aide de nos mécanismes de défense (fuite, évitement, culpabilisation, jugement, interprétation, etc.).

Lorsque la peur réveille en nous une blessure du passé (zone sensible), il se peut que le cerveau s’emballe et que l’hippocampe n’arrive pas à calmer l’amygdale qui par ailleurs risque fort probablement d’avoir déjà enclenché et mis en place des mécanismes de défense afin de ne pas souffrir.

La clé de l’autorégulation se trouve dans la conscientisation de nos réactions de peurs. Il s’agit de se connaître suffisamment bien pour être en mesure de reconnaître nos réactions (mécanismes de défense) liées à la peur afin de suivre le fil de notre peur jusqu’à l’élément déclencheur. En d’autres termes, il faut apporter une conscience bienveillante à ce qui se passe en nous et à nos réactions afin de percevoir l’élément déclencheur et choisir une réaction appropriée en pleine conscience. Vous pouvez choisir de vous faire accompagner par un thérapeute en relation d’aideMD afin de vous aider à mieux vous connaître, comprendre et anticiper vos mécanismes de défense, identifier vos zones sensibles et vos besoins  afin de vous sentir mieux outiller pour faire face à ce qui vous déclenche. 

En résumé

La peur est à la fois un instinct réactionnaire et une décision consciente, qui nous permet de naviguer dans un monde plein d’incertitudes. Grâce à la distinction entre réponses automatisées et choix conscients, nous pouvons garder le contrôle de nos émotions et de nos réactions. La peur, bien que complexe, est un mécanisme puissant qui nous pousse à préserver notre bien-être.

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